mardi 25 décembre 2007

Il manque un peu de neige

Pas de cheminée,
Pas de chaussettes accrochées,
Pas de chaussons,
Pas de calendrier de l'avant,

Toutefois le père Noël a sa place ici. Il va être un peu en retard cette année, car il débute sa tournée par chez nous avec les moyens de locomotions locales.


Le Projet

~ Le Manor 1 ~
Pour Noël, une photo du projet sur lequel je travaille. Il est en 2 phases, la première est terminée (en photo ci-dessus). Il s'agit d'un concept assez special avec comme accroche:
" The Manor, possibly the best address in Viet Nam".
Le conditionnel est employé à bon escient. Peut-être est-ce un mix de pudeur asiatique qui refoule la vantardise, et le nécessaire esprit commercial qui prétend vendre la crème du top du luxe.
Toutefois observez bien la photo; maintenant enlevez le toit en coupant l'immeuble à la corniche. Que voyez-vous? Une barre de ZUP avec des cocotiers? Un HLM de banlieue?
La deuxième phase est fondée sur le même design: un volume aussi imposant, un agencement maladroit d'un petit centre commercial luxueux et d'appartments soit-disant ultra-classes. Des allures de parc d'attraction pour y loger des nouveaux riches, vive la déco roccoco, vive le faux, Mickey à de l'avenir au Viet Nam.

lundi 24 décembre 2007

jeudi 6 décembre 2007

Bence



34 ans, Hongrois installé au Vietnam depuis 1 an, sens de l’humour inter culturel, quadrilingue – hongrois, anglais, français, italien, et un peu arabe -, amoureux des sensations forts et de parapente.
Bence s’est éteint hier à la suite d’un accident durant son sport favori : s’envoler à Dalat.
Je partageais 9h par jour à ses côtés. Heureusement il me supportait. Tout le monde l’appréciait. Je me sens tout penaud, l’impuissance.
Loin des siens, la famille locale se réduit aux proches et aux collègues. Il est de ma famille vietnamienne.
On va sans doute monter un petit autel suivant la tradition confucéenne, avec sa photo et un peu d’encens. La douceur de cette fumée liée aux ancêtres évoque le passé, engendre une réflexion. Réflexion banale rappelée à tout un chacun lorsque l’inattendu fait partie du destin : profitons de chaque petits instants… même le temps de tapoter un message sur Internet pour se souvenir de lui.

mercredi 28 novembre 2007

Loin des affres françaises des curiosités et pourquoi on dit:

Ainsi ce sont les meilleurs crus qui donnent les plus fortes cuites.

Le pot a des oreilles et l'on dit sourd comme un pot.

On passe souvent des nuits blanches quand on a des idées noires.

Pourquoi dit-on à quelqu'un : " Je ne partage pas votre avis " et on peut dire que " Les avis sont partagés " ?

Quand un homme meurt, on dit qu'il s'est éteint. Quand il est mort, on l'appelle feu.

Pourquoi lave-t-on une injure et essuie-t-on un affront ?
Lorsque l'un jure, l'autre fond.

Pourquoi parle-t-on des quatre coins de la terre, puisqu'elle est ronde.
C'est carrément une sphére, c'est vrai...

Avec quel outil peut-on arrondir une phrase ou tourner un compliment?
Pour rouler des patins, on utilise bien une langue...

Pourquoi lorsqu'on veut avoir de l'argent devant soi, faut-il le mettre de côté ?


Pourquoi lorsqu'on serre une femme de trop près, dit-elle "Monsieur, vous allez trop loin" ?

mardi 27 novembre 2007

Renouvellement


La saison des mariages bat son plein ; les week-ends, on peut s’inviter à nombre de cérémonies (il n’est pas rare d’être invité à 2 ou 3 mariages par week-end au Vietnam). Cette terre est fertile en jeune couple d’une vingtaine d’années qui n’ont de cesse d’assurer un bon taux brut de fertilité – je m’abstiens de participer pour l’instant –
Et pourtant il faut vite réagir ! Sauvons le taux de fertilité vietnamien car c’est catastrophique ! Regardez plutôt la chute libre.


Je propose une mesure forte : « arrêter toute adoption de petit vietnamien ! »
Si déjà les vietnamiennes mettent plus de peine à pondre comment continuer l’export de nourrissons à prix compétitif ? L’offre ne suit plus la demande… c’est sans doute la qualité vietnamienne qui a boosté l’export. Je prédis que la pénurie approche. « Arrêtez tout commerce ! »
[Ne riez pas c’est vraiment un commerce]
L’autre solution serait de créer des usines à nourrissons avec des mères pondeuses, mais cette solution m’écorche un peu ; hé oui car un jour ou l’autre il faudrait délocaliser en Afrique. Un vietnamien made in Africa, ça serait moins vendeur. Les consommateurs bobo l’accepteraient moins facilement. Mais on pourrait créer une norme pour assurer la qualité. On appellerait ça « BIO » ou un label du genre et les consommateurs d’enfants ne feraient plus attention à la provenance.
Bien sûr certains venteront une autre méthode de vente d’enfants plus propre : un commerce équitable en somme, mais entre nous ça resterait du marketing.

La vérité, je me ravis que le Vietnam se développe énormément, que son taux de fertilité soit en baisse est très bon signe, car un jour il n’y aura plus de petits vietnamiens adoptés à l’autre bout du monde. Un jour tous les petits vietnamiens pourront grandir décemment dans leur pays natal. Un jour les enfants me tendront la main pour prendre la mienne, et non pour mendier ma monnaie.
Ce jour approche.

Vive la pénurie ! Mais la vérité ....cliquez ici

Près du sol

« A la campagne, la terre est très basse. »

Les métiers sont pénibles, harassants. L’exode rural s’accélère au profit des méga villes. Pourtant les vietnamiens continuent à avoir une gestuel des campagnes. Une habitude marque par-dessus tout mon esprit : l’accroupissement.
La vie à la campagne se fait plus près du sol : le travail des souches de riz, la cuisine à même le sol… la position accroupie est commune et commode. Physiologiquement un vietnamien peu danser facilement la danse des canards durant plus de 2 heures et sans crampes ! L’accoutumance rend cette position confortable.
A l’arrêt de bus au coin de ma rue, les gens s’accroupissent pour attendre. Le groom qui appelle les taxis s’accroupit toujours quand les clients tardent. Sur le marché les maraîchers vendent à 2 pattes retroussées.
Avez-vous déjà rencontré un PDG vous attendre accroupi ? Pour moi cette posture est plus qu’une commodité c’est un signe de précarité. On peut penser que c’est dans la culture, pour moi c’est un retard.
Les villes engendrent un travail assis et debout, des moyens de transport assis (quand il y a de la place). Ni l’économie vietnamienne, ni le monde des affaires, ni la répartition des richesses ne semblent socialistes dans ce pays. Les nouvelles grosses voitures klaxonnent les frêles scooters en masse, les pots-de-vin coulent comme le saké et font aussi tourner la tête. Alors les métiers précaires se démultiplient… et l’accroupissement du Vietnam continue.

mardi 16 octobre 2007

So6 A2 HT


















La nuit tous les rats sont gris

Quelques informations essentielles aux futurs voyageurs.

Les rats vietnamiens sont éduqués. Vu leur nombre il faut bien qu'ils soient un minimum civilisés. Ils ne comptent pas les heures de labeur pour nettoyer les pas de portes. Ils font les poubelles avec courtoisie : ils ne vous impotunent jamais, et s'ils sentent qu'ils dérangent ils partent aussitôt. Les rats vietnamiens sont aimables. De plus ils recyclent parfaitement en séparant avec minutie le mangeable du plastique.
Le pelage du rat vietnamien est mondialement reconnu pour sa belle couleur grise dont le châtoiement rappelle l'hermine. Ajoutons que sa chair est peu coûteuse.
Le rat vietnamien est donc assimilable à un animal de companie idéal. En effet le rat n'aboie pas. Le rat n'attend pas sa paté. Le rat n'a pas besoin de toilettage, il ne vous emmerde pas à réclamer des caresses en miaulant et ne salope pas votre beau pantalon blanc avec ses poils.
Aussi si vous croisez un jour un rat vietnamien, inclinez doucement la tête cela marquera votre respet pour la faune locale, il comprendra que vous ne souhaitez pas l'incommoder.

Les cafards, eux, puent, sont moches, ne servent à rien et sont débilent. Si vous tuez une dizaine de leur copains par jour, ils continuerons à vouloir venir juste là, sous la grille du pas de porte, comme pour vous accueillir après une longue journée de boulot. J'ai bien essayé de mettre une pancarte :










Rien n'y fait... ils comprennent pas.



Splaf!

Je hais ces bestioles!

samedi 13 octobre 2007

Paroles d'architecte (n°1)

« En introduisant un autre temps, celui de l’accueil, de l’hospitalité, du respect, de la rencontre et de la transmission, en nous donnant une grande part de liberté, notre présence se traduit en une succession d’expériences qui montrent la diversité des possibles. »
P a t r i c k ¤ B o u c h a i n.

vendredi 12 octobre 2007

Le conteur de toilettes

Il était une fois dans de lointaines contrées odorantes, un jeune homme fringuant qui allait à l’aventure avec bravoure. Nul ne le connaissait mais sa renommée le devançait. « C’est le conteur » chuchotaient les bouches aux oreilles. « Le conteur de toilettes ? » répondait-on. Des « oh » des béatitudes poursuivaient la rumeur. « C’est donc lui… mais ? il n’a pas de lunette !?».
Il venait de loin, de très loin pour conter. Il savait tout dans son domaine, et quand il parlait un silence aseptisé l’écoutait. Il pouvait détailler chaque partie de son art durant des heures sans que quiconque l’interrompe.


C’est joli hein ? Ben en fait….. C’est mon métier.
Enfin au début j’étais compteur de toilettes et en tant expert expat j’ai vite gravi les échelons et suit devenu conteur de toilettes. Avant on me demandait : combien de toilettes ? Maintenant on me demande quel type de toilettes ? Et là je déballe ma science.
On peut gagner sa vie en comptant de toilettes ; si, si! Et même bien gagner.
Il suffit d’avoir la technique. Je vous soumets la mienne.

Utilisez au plus 2 doigts ; après on peut s’emmêler les pinceaux et ça se complique. Donc mon conseil de professionnel : au maximum 2 doigts pour débuter (un doigt par main de préférence). Après faites des paquets de 10, puisque ça se multiplie facilement (les débutants préfèreront l’addition). Regroupez donc vos paquets de toilettes en notant soigneusement leurs quantités et leurs qualités.

Attention : toilettes prend un « s » même quand on en compte qu’une. Ou bien il faut peut-être dire « un » toilette(s). Menfin ma technique de compter avec 2 doigts permet de surpasser le problème et de ne pas buter au premier en se posant des questions de français.

RE attention : ne pas compter des choux avec des carottes. Il y a toilettes et toilettes. Si à la fin de votre calcul vous trouvez 102 toilettes type A, 13 toilettes type B et 6 carottes, alors recommencez à compter pour trouver où sont les carottes.

D’où vient cette profession ? De France. Les français sont des compteurs de toilettes reconnus. Ils comptent mieux et savent bien recommencer à compter quand ils se trompent. Un français expert peut compter jusqu’à 700 toilettes par jour en recommençant 2 ou 3 fois. Au Vietnam les français montrent comment bien compter des toilettes. L’enseignement est difficile et demande beaucoup de rigueur : à une toilettes près c’est le drame. C’est un apprentissage long et rigoureux. Je conseille de faire math sup math spé suivit d’un bac plus 6, spécialisation architecture pour savoir au minimum de quelle toilette on parle.
Et oui car compter des justagerons est plus difficile que de compter des loukoums, car personne ne sait ce qu’est un justageron. C’est pareil pour les toilettes.
Mais pour devenir conteur de toilettes, cela requiert de l’expérience : ce qu’on nomme aussi « savoir-faire les toilettes ». Je sais à présent manager une équipe de compteur de toilettes, et ce n’est pas rien, il faut savoir ventiler les décomptes, sinon les emmerdes arrivent. Une bonne ventilation assure la pérennité de vos installations de comptage de toilettes. Forcément on rencontre des problèmes récurrents le fameux « récurage de toilettes » dans le jargon. Mais ne nous attardons pas sur l’aspect technique qui alourdirait l’énoncé.

Bon je reviens j’ai une nouvelle envie…

Bilan : Au Vietnam ne comptez pas trop sur les fruits et légumes.

dimanche 9 septembre 2007

Brève vietnamienne

Je salue cette vieille femme vêtue de blanc. Elle me répond « boozoul mosieu ». Il fait nuit, pourtant elle conserve son bonnet bleu ciel dans la maison. Elle reste distante dans le coin de la pièce. Elle semble être énervée, excitée, un peu malade peut-être. Son visage est largement dissimulé par ses grosses lunettes noires qui ne laissent pas apercevoir ses yeux.
Elle bougonne en vietnamien, elle semble se répéter.
« Bonsoi môssieu » reprend-elle. Par politesse je sourie en réitérant quelques syllabes vietnamiennes de courtoisie. Lorsqu’elle m’interrompt et me dit :
« Commen ça va ? »
Peut être comprend elle bien le français ? Je réponds de manière plus décontractée, pensant qu’elle devait avoir un problème aux yeux ou une maladie quelconque.
« Bonsssoiii Môssiiieu, comment allez vous ? » Elle fournit tant d’efforts pour articuler, pour se rappeler, ça devient gênant et touchant.
« Bonsoi messsieu, comment allez vous ? » me répète elle.
Je suis embarrassé je n’arrive pas à savoir comment la contenter, comment dialoguer.
Les personnes à côté ne semble pas se soucier de sa différence, alors je dois faire de même.
Au bout de la dixième fois on m’explique.
Et voici son histoire.

Elle était la plus belle fille de la famille, la plus brillante, descendante directe de roi. Elle apprend le français et le parle très bien. On la courtise forcément. Elle s’éprend d’un homme. Elle l’aime éperdument. Elle l’aime à en perdre la tête. Mais cet homme n’est pas au goût de sa mère. Il faut se marier avec quelqu’un que les parents apprécient. La famille c’est important. La famille décide. La famille ne veut pas de cet homme. La belle jeune femme ne veut pas se soustraire à la dictature familiale, elle aime. Elle refuse. Mais sa décision n’a pas de poids.
Et elle est devenue folle. Folle d’amour.
Et depuis il semble que rien n’est changé.

vendredi 7 septembre 2007

La diseuse de bonne aventure

On croit que c'est peut-être possible.
Mais on veut pas trop y croire quand même.
Si c'est bon, on veut bien y croire.
Mais si c'est trop bon, on y croit plus.

Vous désirez un avenir de rêve?

Alors j'ai deux secrets pour vous.

Premier secret:
Allez voir une diseuse de bonne aventure, de préférence Vietnamienne, et de préférence au Vietnam.

Deuxième secret:
Piocher les bonnes cartes...


Nous étions, ma secrétaire et moi, nous tournant les pouces sur le chantier en pleine après-midi, lorsque la mégère commence à me confier qu'il faudrait que j'aille voir une diseuse de bonne aventure que elle y va toutes les 2 semaines. Je lui répond que "non, je n'y crois pas. Je ne vois pas pourquoi mes mains traduiraient l'espèrance de mon compte en banque à dépasser le milliard (nous comptons en Dong bien évidemment), et que je connais déjà la dame de trèfle qui a piqué mon coeur..."
"Mais non mon petit Antoine", elle a pris pour habitude de materner tout le monde depuis sa montée de lait pour sa fillette, " il faut faire le tri dans ce qu'elles annoncent!"
"Ah bon?! ben .." m'interloquai-je moqueusement de savoir comment la prédiction serait correcte ou non.
"Vient je t'emmène, ça coute 30 000 dongs (1,5 euros)"
...
Nous voilà arrivés à bon port chez la "chiromancienne-cartomancienne-capillocultrice". La coiffeuse d'un cinquantaine de balais était entrain de s'apprèter en s'activant à faire mousser sa propre crinière. (Les coiffeuses jouent souvent à la coiffeuse quand les clients tardent). Par conséquent nous devons patienter au première étage. Après quelques marches j'entends une douce mélodie nasillarde qui annoncait le supplice du karaoké en salle d'attente. Assis par terre, un vieux maigrichon chantonnait des chansons à l'eau de rose auxquelles le parfum du shampoin provenant du rez-de-chaussée amorcait déjà la nausée.
Une demi-heure d'exaspération musicale a suffit pour que je veuille bien croire tout ce qu'on me dit pourvu que la vielle peau deigne estomper sa saudade à la fleur de lotus.

L'angoisse prend feu. Et si le surnaturel existait? Et si j'allais être dénudé par cette inconnue? Et si elle me prédisait vraiment mon inconnu? Et pourquoi je suis ici à vouloir connaître mon avenir? Et qui aurait pu prédire que je vienne au Vietnam me faire prédire ma destinée? Et qui je suis moi, en fait?
L'effet salle d'attente a bien fait fonctionner mon introspection. Juste ce qui faut pour être réceptif aux augures. Juste ce qu'il faut pour que l'énoncé vague puisse prendre un sens et créer espoirs et doutes.

Le chignon arrangée, les jambes croisées, en face de moi la dame me prie de lui montrer mes mains.
"Ah.. ouf, je suis quelqu'un de bien.."
"Je vis loin de mes parents, mais tout le monde m'aime. Même si je suis loin.." Jusque là tout va bien.
"Je veux être indépendant, j'ai un caractère autonome..." Un peu facile pour un expat.
" J'ai peut-être une soeur et un frère. Peut-être plus jeune? non?"
" Je vais monter ma boîte à 30 ans, et je vais me marrier. Elle aura 7 ans de moins que moi et sera française. J'aurai 2 beaux enfants, une fille et un garçon."
" Bien sûr je serai riche."
" Et naturellement je vivrai vieux" mais ça j'ai du temps, on verra plus tard.
...Mais...
" Je vais avoir un accident avec ma moto. Et ce dans les 3 mois à venir!"
"où? à la jambe? Ah bon? ".... merde! c'est sans doute la profécie de la dernière fois lorsque papa est allé voir une diseuse de bonne aventure qui revient! Zut j'y avais échappé la première fois! AHHHHHH !

Bon 1,5 euros, ça fait pas cher le compliment.

En repartant ma secretaire m'interrogea: alors? alors, est-ce vrai? .... ah, bon?... non?...ohh elle est pas très forte pour les étrangers...

Vous désirez un avenir de rêve? Pour les prédire il faut déjà les connaître. Imaginez vous prédire à une vietnamienne de 50 ans ce qui va lui arriver. Lui montrer fermement une carte en croyant dur comme fer que le 7 de pique ne trompe pas, elle va se remarier avec quelqu'un de 7 ans plus jeune qu'elle. Oseriez-vous imaginer ses rêves?

L'expérience ne m'a pas convaincu, mais m'a apporté mieux. J'ai réfléchi à ce que je voulais devenir, et ce que je voulais qu'on me prédise. Elle m'a apporté des envies.

lundi 3 septembre 2007

Pyjama party

26 ans que j'attends ça,

voilà c'est fait ma première Pyjama viet party!



A savoir: les femmes vietnamiennes des villes ont troqué l'habit traditionnel pour une mode plus ... comment dire... "fleurie". Ca ressemble à un pyjama, ça a la coupe d'un pyjama, ça a la texture d'un pyjama, mais c'est la tenue des ménagères de 25 à 95 ans. Les greniers de Cholon fournissent des imprimés animant une compétition pour laquelle aura le plus bariolé.

A Saigon, il est de bon ton de porter du fushia avec du marron sur un motif bleu ciel, avec forcément quelque pétales verts de ci de là



L'habit se porte facilement et, très pratique en soirée, se retire très facilement. Malgré ma passion pour les pois, j'ai revêtu ce soir là ma tenue rose d'apparat à petit noeud près du corsage ( ce qui souligne doucement la texture poilue du torse, agrément rare en ces contrées).

Je vous laisse savourer le patchwork.

lundi 23 juillet 2007

Derrière mon écran

Derrière mon écran il y a:
- une clim qui souffle de l'air à 23°Celcius créant une once de fraicheur sèche dans ce pays où le linge n'arrive pas à sécher.
- un pot de fleurs avec les jolies orchidées que j'ai achetées hier à 10 centimes d'euros l'unité, qui sont déjà fânées, étranglées par la chaleur.
- mes grosses lunettes façon superstar pour éviter la poussière en moto et pour me la péter grave en bon expat devant les minettes.
- un bruissement éloigné des moteurs de la rue, entrecoupé de vrombissements plus puissant qui finissent par me bercer dans mon lit queen size.

Derrière mon écran il y a:
- la femme qui transpire de la chaleur du bouillon de la soupe et qui me fait à manger tous les soirs pour 10 000 piastres (50 centimes €) mais elle m'anarque à chaque coup avec mon plus grand plaisir.
- la femme vêtue d'un pyjama bariolé de fleurs qui me vend ma baguette de pain à 2000 dongs (10 centimes €) mais qui insiste pour me donner une baguette un jour sur deux,
- son fils qui sommeille dans la chaise longue ses côtés,
- sa mère qui fait toujours le thé,
- sa gand-mère,
- son cousin,
- son échoppe ambulante qui reste toujours au coin de la rue.
Derrière mon écran il y a une famille qui me vend à manger dans la rue, qui me sourie tous les jours dans la rue, et qui dors dans la rue.

mercredi 20 juin 2007

Le Bordel

Sur le chantier s'activent environ 30O vietnamiens et vietnamiennes. Ils le font vivre. Ils colorient de leur uniforme bleu le gris de la terre, de la poussière et du béton frais
...et puis vient la pluie , et tout s'éclaircit...

Le matin, le ciel sourit. Le soleil chauffe la terre et il charge l'air d'humidité, jusqu'à le saturer.
L'après midi, les nuages s'élèvent, montent comme des aérosols, ils menacent, puis ils grondent,
...et puis vient la pluie, et tout s'éclaircit...

Sur le chantier 300 vietnamiens et vietnamiennes vivent, mangent, digèrent et chient.
sur le chantier il y a une toilette pour 300 ouvriers.
... et puis heureusement vient la pluie et tout s'éclaircit...







ça grouille, ça fourmille, ça glande, ça fait la chaîne pour déblayer un tas de terre.
ça rigole, ça se frappe, ça vous regarde avec un sourire de travers.
ça mets jamais de chaussure pour marcher dans la boue.
ça travaille 290 jours par an.
ça est travailleur.
ça est courageux.
Les 300 bonhommes bleus avec des casques jaunes vivent sur le chantier, ils construisent leur avenir. Leur future ville est à l'image de leur envie d'ascension sociale; des tours en chantier pointent leurs aciers vers le ciel.

Parfois je me demande bien ce que je fais là.
...et puis vient la pluie, et tout s'éclaircit...

Hué - culture parfumée























Une rencontre ça peut se faire n’importe où.
Mais dans un aéroport entre 2 avions ça fait bien film américain – « ladies and gentlemen your attention, please… » - Surtout quand la demoiselle parle à sa peluche Pluto et se photographie avec. – « The flight eight, one, five, five, one, six is delayed… » - Le tableau risible, je lui demande si elle désire que je la prenne en photo avec sa petite peluche.- « … about one hour. We are sorry about… » - Je prends son appareil et clique : c’est dans la boîte, on a passé le week-end ensemble à visiter sa ville natale.

Ce que je m’en vais vous détailler.

Hué : capitale culturelle du Vietnam, regorgeant de trésors, meublée d’histoire, réveillée par les sonnettes des vélos et encore bercée par les pousse-pousse. Cette douce ville plate prend place dans les sinuosités de la rivière aux parfums. Elle est le lieu de la dynastie Nguyen qui engendra une ribambelle de descendants ( a raison d’une centaine de femmes par rois, ça facilite la descendance mais pas la condescendance : les heureuses mamans étaient « tirées » au sort pour passer la nuit avec le roi). Du coup on croise dans la rue des ch’tio ch’tio fistons du roi. Peut-être est ce pour cela que les femmes de Hué sont réputées être les plus belles du pays…

Les femmes y sont belles, y sentent bons, y cuisinent bien mais… il y a des canons de beauté que le temps rend immonde. Nos grasses femmes à petits seins exposées au Louvre n’attirent guère plus que les passionnés des beaux-arts frustrés. Au Nord du Vietnam, les jeunes femmes avaient pour coutume de se faire un sourire noir. Chaque dent était dévitalisée et laquée de noir. Comme vous connaissez mon charme inouï qui fait craquer les mamies, j’ai eu le droit à des jolies démonstrations de dentitions presque intactes sur des octogénaires décrépites dont la vue d’un blanc a du raviver quelques émotions d’antan où les français colonisaient plus que le territoire.

Les traces des colons tendent à s’effacer par la « colonisation » culturelle actuelle, l’américanisation. Toutefois il reste des vestiges : les deux rives sont soudées par un pont métallique dessiné par Eiffel, la citadelle à la Vauban rappellerait presque Lille s’il n’y avait ces lotus, ces flamboyants, ces durians, et toutes ces décorations noyées de rouges dans un bleu que les jaunes aiment.

… la suite bientôt.

samedi 9 juin 2007

Le sourire de l'objectif

Ma pudeur m'empèche de prendre des clichés.
Pourtant, connaissant mon goût pour le kitsch, le lieu est bien choisi.
Mais dévisager des portraits c'est autre chose.
Il me paraît plus aisé de poser en marcel devant le "Palacio Danieli" à Venise que d'être borgne derrière l'objectif. Du coup pas de clichés de portraits clichés.

Pourtant il y a de la matière.
Les yeux tachés de blanc, rongés par la cataracte, ridés d'extrème vieillesse, ce petit vieux au visage éprouvé par le temps me sourit une fois le billet dans la main.
La vendeuse de tissu qui quitte son chapeau chinois pour me vendre - toujours au meilleur prix - les plus belles étoffes de cholon.
La jolie jeune fille, au regard un peu trop instant, pas assez vêtue, sans doute monnayable.

...
Tout cela, je n'ose pas vous le photographier.


Je sirotais le coca-cola dans la petite chaise en plastique - même modèle que l'école maternelle de maman , qui sert uniquement à avoir le cul décollé du sol - quand mon gros appareil interloqua deux fillettes. Elles stoppent, me fixent et attendent. Moi, gêné, je le prend en main et braque vers elles. Elles se préparent, mains dans les cheveux, les doigts en V, comme si cette photo allait faire le tour du monde, être vue par des millions de personne sur mon blog. Et malgré leur demande explicite de se faire tirer le portrait, je sens encore une rétissance chez moi à photographier des inconnues.
J'obéis, zoom, mise au point, clic.
Je l'ai fait pour leur faire plaisir, mais maintenant la non-spontanéité de cette prise m'a convaincu du bonheur que peut transporter un appareil photo. Il donne un rôle. Tout dépend si ceux qui le joue en on envie ou non.



vendredi 25 mai 2007

Cache-cache monnaie

Bon ben voilà faut que je trouve un logement, là.
Bon.
Bon alors... les possibilités : une chambre? un appart? une colocation? une maison?
...une maison?
Bon.

Bon alors trouver les finances, les besoins, les contraintes.
Bon alors trouver les moyens pour trouver les finances, pour trouver les besoins.
ok
Bon alors... internet? oui mais faut que je contacte le mec au 099994599.
Bon alors... les agences? oui mais faut les trouver.
Bon alors... le bouche-à-oreille? oui mais faut que je contacte machine pour son plan à tchang truc.
Bon.

Bon, alors il me faut un téléphone.
Bon alors pour trouver un téléphone, trouver un magasin de téléphones.
Bon. Pour trouver un magasin de téléphone, prendre un taxi.
Bon alors pour prendre un taxi, tirer de l'argent.
Ah... Pour tirer de l'argent, trouver un distributeur,
Ahh.. pour trouver un distributeur, demander à quelqu'un.
Aahh...pour demander à quelqu'un, trouver quelqu'un qui parle anglais.

Ouff un grand hôtel!

"Ah? "Ah ben non. "Cash? "
"Cash point? I need cash? money? "
"Card + money = cash ! where money?"
"CASH !? CASH!? Money!"


Epilogue:
Je suis un saint, j'ai accompli des miracles.
1. J'ai changé de l'argent plastique en liquide.
2. J'ai traversé la mer de motos en 2 files, et j'ai rejoins l'autre bord à pied (sans utiliser de vie)
3. J'ai communiqué avec Dieu, qui en fait s'appelle Linh, qui est mignonne mais banale. Et grâce à ses voies impénétrables en anglais par téléphone j'ai donc envoyé un SMS à Dieu qui, dans sa grande bonté, m'a trouvé un logement.
Moyennant 600$.
L'argent c'est sacré.

Lettre aux mamies

Chère mamie,
j'espère que tu vas bien. Ici il fait chaud et beau, donc je transpire beaucoup, même avec un déodorant à boule plus du spray très odorant.
Ici il y a beaucoup de vietnamiens. Et de vietnamiennes. D'ailleurs yen a plus que des français en France, si bien que j'ai plus de chance de rencontrer une fille et de me marier ici.
Les gens sont souriants et gentils et pauvres et donc gentils.
Ici les gens adorent chanter comme maman. Mais ils font pas ça devant un monsieur chauve qui gigote en bougonnant, mais plutôt devant une grande télé chacun son tour. De plus ils chantent faux mais adorent Laurent Voulzy.
Ne t'inquiète pas trop, je mange ma soupe matin, midi et soir même si je n'ai pas trop besoin de grandir ici. C'est si bon la soupe à l'herbe et aux champignons carrés sans goût.

Je t'embrasse fort, fort, fort, et j'ai hâte de te revoir dans un an et demi.

Ton petit fils.

Antoine.

P.S. Dis à Caramelle que je lui ramène de os de chat fait main avec son prénom dessus comme elle me l'avait demandé.

mercredi 23 mai 2007

Un hotel que je prie



9 étage plus bas, on mange dans la rue.

Nager avec l'odeur du bouiboui,

Matter l'immeuble en face aux fenêtres étayées sans clim...

Comment se contenter d'être au dessus?

mardi 22 mai 2007

vendredi 18 mai 2007

Au menu ce soir

Le "Luong Son Quin", terrasse semi-couverte, donnant sur un semi-boulevard, refoule d'odeurs à 100m. Mais avant, les néons roses et verts (jaunes et bleus sur l'autre rue) ouvrent l'appétit autant que la fumée du petit animal que le cuistot s'amuse à faire tourner à la broche sur le trottoir. L'a-t-on plumé ou pelé? Il a quattre pattes c'est évident, il ne pèse pas plus lourd qu'un chat mais à plutôt le gabarit d'un lévrier nain. La truffe cramoisie et les yeux grillés m'empèchent de déterminer précisément. En tout cas c'est un canidé, c'est sûr. Ou peut-être un léporidé bâtard. Le boucher entame la post-vivisection. Le monstre n'a ni été saigné, ni dépecé. Je fais peur à la petite fille avec mes yeux plus exorbités que jamais. On m'invite à rentrer. L'aversion que j'ai pour ce fumet n'arrive pas à dépasser ma bonne éducation (merci maman) qui me vaut l'honneur d'être attablé seul face à un comptoir où 5 guichetiers tamponnent et encaissent les 150 couverts comme à la poste. Mon dieu! pensent-t-ils que le spectacle m'a ouvert l'appétit? Vais-je devoir honorer le prilivège d'avoir la double ratio du convive blanc ? Je zieute les maigres cacahuètes, auxquelles je suis allergique, et ma Saïgon Beer Lager, comme roue de secours pour engloutir quelques bouchées. Les 20 serveurs s'exstasient déjà de ne pas pouvoir me parler et me fournissent une carte complètement en Viet. Et là tout commence.
Mise à part la jeune femme qui compatie en bridant doucement ses yeux, les gens s'esclaffent.
D'un coup je comprends combien est ancré dans leur peau ce sourire moqueur, lorsqu'il n'est pas formel, rieur mais toujours respectueux.
Ca parle, ça grouille. Les lézards sur le mur en face se font rôtir doucement à la chaleur des néons multicolores et ricanent à savoir lequels d'entre eux finira dans mon assiette.

Profitons de l'interactivité du blog pour jouer un petit peu et savoir ce que je (v)ais mangé. Relier les plats correspondants. (Tout ceci est véridique sinon sans intéret)

1. Ca sau ----------------------------A. Crocodile grillé
2. Da dieu ---------------------------B. Kangooroo
3. Kangaroo -------------------------C. Autruche
4. French fries ----------------------D. Un cornet de frites
5. Ngoc duong tiem thuoc bac -------E. Pénis de boeuf sauté aux eaux médicinales chinoises
6. De com lan bot chien------------- F. Grillon
7. Ran Ham Sa ---------------------G. Serpent braisé à la citronelle.

Réponses en commentaires.

Je ne sais pas comment on dit "bon appétit" en Viet. Une chose est sure, on l'emploie souvent... pour se motiver.

Bilan = j'ai tout mangé.

mardi 15 mai 2007

Permis de klaxonner

La rue est une route, la voie publique est à la circulation, les trottoirs aux commerces. Pour déambuler dans cette ville dense d'HCMC plusieurs méthodes. A chaque méthode son code de la route. A chaque véhicule son son. Ici le bruit de la cylindrée s'efface aux pouets du klaxon. Celui-ci caractérise la personnalité du conducteur. Autant dire qu'une étude sociologique du klaxonnement serait un grand pas dans la connaissance des autochtones et favoriserait peut-être une accoutumance.
Bref comme mise en bouche pour ce blog, je m'en vais vous décrypter les principes de base de cette civilisation putepouetementesque.

Pour avoir le permis de klaxonner il faut connaître le code du klaxon:

"PPOOOOUUUUUUUEEEEET" signifie, je suis un camion. Je vais tout droit.

"Put POUET" comprendre, je suis un bus et je ne m'arrête pas à l'arrêt de bus puisqu'il n'existe pas.

"Pouet Poutepoute ! " correspond à : ma voiture, qui roule en 4ème, risque bientôt de câler, puisque je suis derrière un vélo qui vient de me doubler.

"Poutututu Poute ! " vaut pour: "T'as vu mon pur Scoot Honda 50cm3 !!??? Y déchire ça mère! Ouai je l'ai un peu traffiqué.... j'ai mis un klaxon 50Watts stéréophonique à double caisson de basse, mode Subwoofer permanent"
peut signifier aussi :" Attention je te dépasse par la droite, ooouu non par la gauche ... ah ben non la droite alors... ah ben .. ben non."

"gling gling" se conjugue souvent au passé mais se traduit par: " je suis un joli vélo docile"

et enfin " WOOOOOOOOO!!!!" = j'étais un piéton écolo. Pas de bol de riz.

dimanche 18 février 2007

Essai


Blabla boprout propre jolieessai police nanan
ploiemlkjvlkj fdk fblk re gs rgj smlfdkj vb coucou maman,mclxkvjb xclvkbj lkjs fblkj mlksjdflkbeqspfob liline pojb ùmpl bùsj bùpocv papa b flbs.

Bon c prè on peut commencer.
Lui à coté, il pense en penchant la tête. Et vous?