dimanche 30 mars 2008

Avis de recherche

« Perdue, moto YAMAHA rouge modèle Jupiter, n°51LD5999 devant le 80A Tran Quang Khai. Si vous pouvez m’aider à retrouver cette moto, en échange d’une compensation financière, s’il vous plait contactez moi. Envoyez juste un message au 09.02.17.45.81 »

A jouer à garer ma moto devant chez moi, j’ai commis une faute grave : la laisser sans surveillance.

Chaque moto vietnamienne doit être surveillée, ce qui implique un système de ticket à l’entrée de chaque parking permettant de contrôler la restitution du véhicule. Ce système de Giu Xe (=garage) avec des tarifs vers les 3 000 dongs (~12 centimes €) rémunère énormément de petits emplois. Décomposons le système qualité garage Vietnam, ou le taylorisme communiste :
Une première personne note 2 fois la plaque d’immatriculation sur le petit coupon que je perds tout le temps. Une seconde personne découpe le coupon puis en agrafe la moitié sur la bécane, et donne l’autre au conducteur. Enfin une troisième prend l’argent (quand il n’y a pas une quatrième qui te rend la monnaie). S’ajoute à cela le gestionnaire des casques, les gestionnaires de vérification de billet à la sortie…

Bref.

Je me retrouve piéton et cycliste dans Ho Chi Minh. Je décide d’aller porter plainte à la police. Ici pas de file d’attente - il vaut mieux ne pas avoir à faire à eux-. L’endroit ressemble plus à un entrepôt qu’à un commissariat. 2 hommes vêtus de verts regardent la télé, un troisième pionce caché derrière un bureau. On dérange le visionnage de leur série… Après un interrogatoire, une reconstitution des faits, l’écriture en français puis la traduction en Vietnamien de mon texte, et enfin la recopie en style formel par le fonctionnaire ; je pose la question naïve qui fit bien rire mon interlocuteur : est-ce que j’ai des chances de la retrouver ?

Après consultation de mon entourage, il y a une chance de revoir ma moto. Disons 30% de chance. Mais… il faut payer. Ainsi j’ai rédigé l’annonce susdite, telle une disparition de chat, que je vais aller distribuer ce soir autour de chez moi, en espérant entendre des miaulements mafieux prochainement.

mardi 25 mars 2008

Couleur Ca Phê Sua Da

J’aime le lait dans le café
Un p’tit peu sucré
Du lait concentré
Avec beaucoup de glace
Alors faut bien le touiller
Ce petit café
Si puissant café
Troi oi qu’est c’que ça fait classe

Ca Phê glacé
Que j’aime le lait dans le ca phé.

Pour mieux le déguster
Boire à p’tites gorgées
Pour pas dégueuler
A moins que tu perd’ la face
Savourer, se régaler
A mêm’ la chaussée
Au karaoké
Ou avant que l’on me masse

Ca Phê glacé
Que j’aime le lait dans le ca phé.

C’est quand même fou l’effet
De se faire mâter
Avec une peau bronzée
Telle café lait et glace
Plus facile pour draguer
Les jeunes prostituées
Ou les p’tites mémés
Tant qu’c’est pas trop dégueulasse

Ca Phê glacé
Que j’aime le lait dans le ca phé.

Crampes dans la boue

Je remercie mes équipementiers: Nike, Adidas, Decathlon, Uranium.

Mon coéquipier, 21 ans, militaire suédois, court le 10 km en 43 min.

6h00 du mat, une centaine de participants se pressent dans la fraicheur matinale. 3 à 6 heures de compétition amicales nous attendent. Les muscles à peine chaud, je regarde mes pieds, mes lacets, je contrôle mon bidon, j'ajuste les lunettes. Le cœur accélère déjà sans même un effort, juste l'adrénaline, juste l'appréhension de vivre fort et vite. L'enjeu de se faire plaisir; courir avec des amis inconnus.
Le raid 2008 de Madagui, perdu dans la nature vallonnée, est la première édition d'une aventure passionnée. La rencontre de la richesse vietnamienne dans un cadre exceptionnel à travers 2 courses: l'extrème (5h de VTT, course, natation avec gilet de sauvetage) et l'adventure (dont je me suis contenté).
Traversée du pont suspendu au départ , enfourchée des vélos, quelques développés et foulées plus loin une rivière coupe la route, une bouée aide la nage avec le vélo, de la boue en quantité, un dérailleur qui saute à la moindre impulsion, des cris grossiers n'arrivent pas à le réparer, course à pied puis brasse sur le dos dans une rivière complètement sauvage, le début des crampes, les 500 derniers mètres annoncés sont trop durs, mes muscles claquent à chaque pas jusqu'à ce que mes jambes se dérobent, je tombe au sol, mon coéquipier m'aide à m'étirer, il me porte, il reste 200m, il s'épuise, je retente de courir, les crampes reviennent, le temps s'allonge, le podium nous quitte.
Arrivé 4ème, la place du c..

dimanche 23 mars 2008

crashbonzaï

Le 15 décembre 2007: Révolution à Saigon!

Les cheveux ne voleront plus librement sous la brise grisante des mobylettes. Fini les noires ondulations fluides des crinières aux montures motorisées. Fini le sèche-cheveux des matins précipités. Fini l'inconscience des soirées arrosées non casquées. L'Etat paternaliste a enfin pris une sage décision : port du casque obligatoire.
Et en une nuit le paysage urbain a changé à jamais.

S'en suivit le port du chapeau+casque, de la casquette+casque, casque de chantier, casque+chapeau chinois, casque de chantier+chapeau pointu... puis vinrent les casques de moto en forme de casquette, les casques de moto en forme de chapeau muguet. Puis vint le moment des chiffres.
Le nombre de décès par traumatisme crânien suite
à un accident de la route a augmenté depuis l'application de la loi. Par conséquent il est donc plus dangereux au Viet Nam de rouler avec un casque. [Forcément quand on fume et qu'on téléphone en même temps, le casque devient gênant].

L'art du bonzaï existe bien ici. Un quartier de Hanoï s'y consacre avec la pisciculture des poissons rouges.

Gilles m'a confié que depuis son arrivée, sa rue qui comptait seulement 4 voitures au début, il dénombre actuellement 17! (en 6 mois!) BOOM économique! (mais qui consomme de plus en plus d'essence).

Espérons que les automobiles rendent la circulation moins mortelle, mais ne vous inquiétez pas les crash test sont fait dans les règles de l'art.


lundi 3 mars 2008

Le sourire de la lune

Traduction du sourire vietnamien en smileys :

:) = : /

:) = 8 - !

:) = :^ )


: D = :)


On dit qu’un visage rond comme la lune est un canon de beauté,
On dit que la lune nous sourit tout le temps,
On dit qu’il suffit de décrocher un sourire pour avoir la lune,

Ahh non ça on ne le dit pas,

Mais c’est vrai! Chuuut !! sur sa face cachée la lune a des oreilles.

~~~~~~~~~~~~

Le rire est le signe de la compréhension. Pas le sourire.

Qu'il est agréable d'échanger des regards agrémentés d'un sourire franc avec des inconnus. La position d'étranger facilite ce type de contact. Mais ce sourire culturel ne signifie pas toujours la même chose qu'un sourire occidental. Souvent un large sourire affiche en fait une incompréhension totale, sans même pouvoir la déceler. Ajoutez à cela que les vietnamiens disent "oui" tout le temps (problème linguistique et culturel), les quiproquos sont nombreux.

"Le rire n'est jamais gratuit: l'homme donne à pleurer mais prête à rire." Desproges.

Bon à savoir :


Au Viet Nam les nains ne sont pas moins petits.

Donc proportionnellement ils sont plus grands.


Les grands nains sont donc au Vietnam. Ce qui est quand même extrêmement rare.

Bon j'arrête mon humour nul, c'est petit de ma part, place au reality-comte de fée. (il faut cliquer là)


Mon papa il est Xe Om

« Mon papa c’est le plus fort! Mon papa c’est le plus rapide, il double tout le monde avec sa super cube qui pue et qui fait plein de bruit. Mon papa c’est le plus riche! Quand il fait une course il ramène de l’argent (pas maman). »

"Bon petit, aujourd’hui je vais t’apprendre le métier.
A ta moto, tu seras plus fidèle qu’à ta femme.
Ta moto, tu la bichonneras comme un bébé Vietnamien que t’aurais adopté.
Sur ta moto tu dormiras, tu mangeras et tu travailleras (un peu).
Et surtout, sur ta moto tu attendras au coin de la rue."