vendredi 25 mai 2007

Cache-cache monnaie

Bon ben voilà faut que je trouve un logement, là.
Bon.
Bon alors... les possibilités : une chambre? un appart? une colocation? une maison?
...une maison?
Bon.

Bon alors trouver les finances, les besoins, les contraintes.
Bon alors trouver les moyens pour trouver les finances, pour trouver les besoins.
ok
Bon alors... internet? oui mais faut que je contacte le mec au 099994599.
Bon alors... les agences? oui mais faut les trouver.
Bon alors... le bouche-à-oreille? oui mais faut que je contacte machine pour son plan à tchang truc.
Bon.

Bon, alors il me faut un téléphone.
Bon alors pour trouver un téléphone, trouver un magasin de téléphones.
Bon. Pour trouver un magasin de téléphone, prendre un taxi.
Bon alors pour prendre un taxi, tirer de l'argent.
Ah... Pour tirer de l'argent, trouver un distributeur,
Ahh.. pour trouver un distributeur, demander à quelqu'un.
Aahh...pour demander à quelqu'un, trouver quelqu'un qui parle anglais.

Ouff un grand hôtel!

"Ah? "Ah ben non. "Cash? "
"Cash point? I need cash? money? "
"Card + money = cash ! where money?"
"CASH !? CASH!? Money!"


Epilogue:
Je suis un saint, j'ai accompli des miracles.
1. J'ai changé de l'argent plastique en liquide.
2. J'ai traversé la mer de motos en 2 files, et j'ai rejoins l'autre bord à pied (sans utiliser de vie)
3. J'ai communiqué avec Dieu, qui en fait s'appelle Linh, qui est mignonne mais banale. Et grâce à ses voies impénétrables en anglais par téléphone j'ai donc envoyé un SMS à Dieu qui, dans sa grande bonté, m'a trouvé un logement.
Moyennant 600$.
L'argent c'est sacré.

Lettre aux mamies

Chère mamie,
j'espère que tu vas bien. Ici il fait chaud et beau, donc je transpire beaucoup, même avec un déodorant à boule plus du spray très odorant.
Ici il y a beaucoup de vietnamiens. Et de vietnamiennes. D'ailleurs yen a plus que des français en France, si bien que j'ai plus de chance de rencontrer une fille et de me marier ici.
Les gens sont souriants et gentils et pauvres et donc gentils.
Ici les gens adorent chanter comme maman. Mais ils font pas ça devant un monsieur chauve qui gigote en bougonnant, mais plutôt devant une grande télé chacun son tour. De plus ils chantent faux mais adorent Laurent Voulzy.
Ne t'inquiète pas trop, je mange ma soupe matin, midi et soir même si je n'ai pas trop besoin de grandir ici. C'est si bon la soupe à l'herbe et aux champignons carrés sans goût.

Je t'embrasse fort, fort, fort, et j'ai hâte de te revoir dans un an et demi.

Ton petit fils.

Antoine.

P.S. Dis à Caramelle que je lui ramène de os de chat fait main avec son prénom dessus comme elle me l'avait demandé.

mercredi 23 mai 2007

Un hotel que je prie



9 étage plus bas, on mange dans la rue.

Nager avec l'odeur du bouiboui,

Matter l'immeuble en face aux fenêtres étayées sans clim...

Comment se contenter d'être au dessus?

mardi 22 mai 2007

vendredi 18 mai 2007

Au menu ce soir

Le "Luong Son Quin", terrasse semi-couverte, donnant sur un semi-boulevard, refoule d'odeurs à 100m. Mais avant, les néons roses et verts (jaunes et bleus sur l'autre rue) ouvrent l'appétit autant que la fumée du petit animal que le cuistot s'amuse à faire tourner à la broche sur le trottoir. L'a-t-on plumé ou pelé? Il a quattre pattes c'est évident, il ne pèse pas plus lourd qu'un chat mais à plutôt le gabarit d'un lévrier nain. La truffe cramoisie et les yeux grillés m'empèchent de déterminer précisément. En tout cas c'est un canidé, c'est sûr. Ou peut-être un léporidé bâtard. Le boucher entame la post-vivisection. Le monstre n'a ni été saigné, ni dépecé. Je fais peur à la petite fille avec mes yeux plus exorbités que jamais. On m'invite à rentrer. L'aversion que j'ai pour ce fumet n'arrive pas à dépasser ma bonne éducation (merci maman) qui me vaut l'honneur d'être attablé seul face à un comptoir où 5 guichetiers tamponnent et encaissent les 150 couverts comme à la poste. Mon dieu! pensent-t-ils que le spectacle m'a ouvert l'appétit? Vais-je devoir honorer le prilivège d'avoir la double ratio du convive blanc ? Je zieute les maigres cacahuètes, auxquelles je suis allergique, et ma Saïgon Beer Lager, comme roue de secours pour engloutir quelques bouchées. Les 20 serveurs s'exstasient déjà de ne pas pouvoir me parler et me fournissent une carte complètement en Viet. Et là tout commence.
Mise à part la jeune femme qui compatie en bridant doucement ses yeux, les gens s'esclaffent.
D'un coup je comprends combien est ancré dans leur peau ce sourire moqueur, lorsqu'il n'est pas formel, rieur mais toujours respectueux.
Ca parle, ça grouille. Les lézards sur le mur en face se font rôtir doucement à la chaleur des néons multicolores et ricanent à savoir lequels d'entre eux finira dans mon assiette.

Profitons de l'interactivité du blog pour jouer un petit peu et savoir ce que je (v)ais mangé. Relier les plats correspondants. (Tout ceci est véridique sinon sans intéret)

1. Ca sau ----------------------------A. Crocodile grillé
2. Da dieu ---------------------------B. Kangooroo
3. Kangaroo -------------------------C. Autruche
4. French fries ----------------------D. Un cornet de frites
5. Ngoc duong tiem thuoc bac -------E. Pénis de boeuf sauté aux eaux médicinales chinoises
6. De com lan bot chien------------- F. Grillon
7. Ran Ham Sa ---------------------G. Serpent braisé à la citronelle.

Réponses en commentaires.

Je ne sais pas comment on dit "bon appétit" en Viet. Une chose est sure, on l'emploie souvent... pour se motiver.

Bilan = j'ai tout mangé.

mardi 15 mai 2007

Permis de klaxonner

La rue est une route, la voie publique est à la circulation, les trottoirs aux commerces. Pour déambuler dans cette ville dense d'HCMC plusieurs méthodes. A chaque méthode son code de la route. A chaque véhicule son son. Ici le bruit de la cylindrée s'efface aux pouets du klaxon. Celui-ci caractérise la personnalité du conducteur. Autant dire qu'une étude sociologique du klaxonnement serait un grand pas dans la connaissance des autochtones et favoriserait peut-être une accoutumance.
Bref comme mise en bouche pour ce blog, je m'en vais vous décrypter les principes de base de cette civilisation putepouetementesque.

Pour avoir le permis de klaxonner il faut connaître le code du klaxon:

"PPOOOOUUUUUUUEEEEET" signifie, je suis un camion. Je vais tout droit.

"Put POUET" comprendre, je suis un bus et je ne m'arrête pas à l'arrêt de bus puisqu'il n'existe pas.

"Pouet Poutepoute ! " correspond à : ma voiture, qui roule en 4ème, risque bientôt de câler, puisque je suis derrière un vélo qui vient de me doubler.

"Poutututu Poute ! " vaut pour: "T'as vu mon pur Scoot Honda 50cm3 !!??? Y déchire ça mère! Ouai je l'ai un peu traffiqué.... j'ai mis un klaxon 50Watts stéréophonique à double caisson de basse, mode Subwoofer permanent"
peut signifier aussi :" Attention je te dépasse par la droite, ooouu non par la gauche ... ah ben non la droite alors... ah ben .. ben non."

"gling gling" se conjugue souvent au passé mais se traduit par: " je suis un joli vélo docile"

et enfin " WOOOOOOOOO!!!!" = j'étais un piéton écolo. Pas de bol de riz.