Il était une fois dans de lointaines contrées odorantes, un jeune homme fringuant qui allait à l’aventure avec bravoure. Nul ne le connaissait mais sa renommée le devançait. « C’est le conteur » chuchotaient les bouches aux oreilles. « Le conteur de toilettes ? » répondait-on. Des « oh » des béatitudes poursuivaient la rumeur. « C’est donc lui… mais ? il n’a pas de lunette !?».
Il venait de loin, de très loin pour conter. Il savait tout dans son domaine, et quand il parlait un silence aseptisé l’écoutait. Il pouvait détailler chaque partie de son art durant des heures sans que quiconque l’interrompe.
C’est joli hein ? Ben en fait….. C’est mon métier.
Enfin au début j’étais compteur de toilettes et en tant expert expat j’ai vite gravi les échelons et suit devenu conteur de toilettes. Avant on me demandait : combien de toilettes ? Maintenant on me demande quel type de toilettes ? Et là je déballe ma science.
On peut gagner sa vie en comptant de toilettes ; si, si! Et même bien gagner.
Il suffit d’avoir la technique. Je vous soumets la mienne.
Utilisez au plus 2 doigts ; après on peut s’emmêler les pinceaux et ça se complique. Donc mon conseil de professionnel : au maximum 2 doigts pour débuter (un doigt par main de préférence). Après faites des paquets de 10, puisque ça se multiplie facilement (les débutants préfèreront l’addition). Regroupez donc vos paquets de toilettes en notant soigneusement leurs quantités et leurs qualités.
Attention : toilettes prend un « s » même quand on en compte qu’une. Ou bien il faut peut-être dire « un » toilette(s). Menfin ma technique de compter avec 2 doigts permet de surpasser le problème et de ne pas buter au premier en se posant des questions de français.
RE attention : ne pas compter des choux avec des carottes. Il y a toilettes et toilettes. Si à la fin de votre calcul vous trouvez 102 toilettes type A, 13 toilettes type B et 6 carottes, alors recommencez à compter pour trouver où sont les carottes.
D’où vient cette profession ? De France. Les français sont des compteurs de toilettes reconnus. Ils comptent mieux et savent bien recommencer à compter quand ils se trompent. Un français expert peut compter jusqu’à 700 toilettes par jour en recommençant 2 ou 3 fois. Au Vietnam les français montrent comment bien compter des toilettes. L’enseignement est difficile et demande beaucoup de rigueur : à une toilettes près c’est le drame. C’est un apprentissage long et rigoureux. Je conseille de faire math sup math spé suivit d’un bac plus 6, spécialisation architecture pour savoir au minimum de quelle toilette on parle.
Et oui car compter des justagerons est plus difficile que de compter des loukoums, car personne ne sait ce qu’est un justageron. C’est pareil pour les toilettes.
Mais pour devenir conteur de toilettes, cela requiert de l’expérience : ce qu’on nomme aussi « savoir-faire les toilettes ». Je sais à présent manager une équipe de compteur de toilettes, et ce n’est pas rien, il faut savoir ventiler les décomptes, sinon les emmerdes arrivent. Une bonne ventilation assure la pérennité de vos installations de comptage de toilettes. Forcément on rencontre des problèmes récurrents le fameux « récurage de toilettes » dans le jargon. Mais ne nous attardons pas sur l’aspect technique qui alourdirait l’énoncé.
Bon je reviens j’ai une nouvelle envie…
Bilan : Au Vietnam ne comptez pas trop sur les fruits et légumes.
vendredi 12 octobre 2007
dimanche 9 septembre 2007
Brève vietnamienne
Je salue cette vieille femme vêtue de blanc. Elle me répond « boozoul mosieu ». Il fait nuit, pourtant elle conserve son bonnet bleu ciel dans la maison. Elle reste distante dans le coin de la pièce. Elle semble être énervée, excitée, un peu malade peut-être. Son visage est largement dissimulé par ses grosses lunettes noires qui ne laissent pas apercevoir ses yeux.
Elle bougonne en vietnamien, elle semble se répéter.
« Bonsoi môssieu » reprend-elle. Par politesse je sourie en réitérant quelques syllabes vietnamiennes de courtoisie. Lorsqu’elle m’interrompt et me dit :
« Commen ça va ? »
Peut être comprend elle bien le français ? Je réponds de manière plus décontractée, pensant qu’elle devait avoir un problème aux yeux ou une maladie quelconque.
« Bonsssoiii Môssiiieu, comment allez vous ? » Elle fournit tant d’efforts pour articuler, pour se rappeler, ça devient gênant et touchant.
« Bonsoi messsieu, comment allez vous ? » me répète elle.
Je suis embarrassé je n’arrive pas à savoir comment la contenter, comment dialoguer.
Les personnes à côté ne semble pas se soucier de sa différence, alors je dois faire de même.
Au bout de la dixième fois on m’explique.
Et voici son histoire.
Elle était la plus belle fille de la famille, la plus brillante, descendante directe de roi. Elle apprend le français et le parle très bien. On la courtise forcément. Elle s’éprend d’un homme. Elle l’aime éperdument. Elle l’aime à en perdre la tête. Mais cet homme n’est pas au goût de sa mère. Il faut se marier avec quelqu’un que les parents apprécient. La famille c’est important. La famille décide. La famille ne veut pas de cet homme. La belle jeune femme ne veut pas se soustraire à la dictature familiale, elle aime. Elle refuse. Mais sa décision n’a pas de poids.
Et elle est devenue folle. Folle d’amour.
Et depuis il semble que rien n’est changé.
Elle bougonne en vietnamien, elle semble se répéter.
« Bonsoi môssieu » reprend-elle. Par politesse je sourie en réitérant quelques syllabes vietnamiennes de courtoisie. Lorsqu’elle m’interrompt et me dit :
« Commen ça va ? »
Peut être comprend elle bien le français ? Je réponds de manière plus décontractée, pensant qu’elle devait avoir un problème aux yeux ou une maladie quelconque.
« Bonsssoiii Môssiiieu, comment allez vous ? » Elle fournit tant d’efforts pour articuler, pour se rappeler, ça devient gênant et touchant.
« Bonsoi messsieu, comment allez vous ? » me répète elle.
Je suis embarrassé je n’arrive pas à savoir comment la contenter, comment dialoguer.
Les personnes à côté ne semble pas se soucier de sa différence, alors je dois faire de même.
Au bout de la dixième fois on m’explique.
Et voici son histoire.
Elle était la plus belle fille de la famille, la plus brillante, descendante directe de roi. Elle apprend le français et le parle très bien. On la courtise forcément. Elle s’éprend d’un homme. Elle l’aime éperdument. Elle l’aime à en perdre la tête. Mais cet homme n’est pas au goût de sa mère. Il faut se marier avec quelqu’un que les parents apprécient. La famille c’est important. La famille décide. La famille ne veut pas de cet homme. La belle jeune femme ne veut pas se soustraire à la dictature familiale, elle aime. Elle refuse. Mais sa décision n’a pas de poids.
Et elle est devenue folle. Folle d’amour.
Et depuis il semble que rien n’est changé.
vendredi 7 septembre 2007
La diseuse de bonne aventure
On croit que c'est peut-être possible.
Mais on veut pas trop y croire quand même.
Si c'est bon, on veut bien y croire.
Mais si c'est trop bon, on y croit plus.
Vous désirez un avenir de rêve?
Alors j'ai deux secrets pour vous.
Premier secret:
Allez voir une diseuse de bonne aventure, de préférence Vietnamienne, et de préférence au Vietnam.
Deuxième secret:
Piocher les bonnes cartes...
Nous étions, ma secrétaire et moi, nous tournant les pouces sur le chantier en pleine après-midi, lorsque la mégère commence à me confier qu'il faudrait que j'aille voir une diseuse de bonne aventure que elle y va toutes les 2 semaines. Je lui répond que "non, je n'y crois pas. Je ne vois pas pourquoi mes mains traduiraient l'espèrance de mon compte en banque à dépasser le milliard (nous comptons en Dong bien évidemment), et que je connais déjà la dame de trèfle qui a piqué mon coeur..."
"Mais non mon petit Antoine", elle a pris pour habitude de materner tout le monde depuis sa montée de lait pour sa fillette, " il faut faire le tri dans ce qu'elles annoncent!"
"Ah bon?! ben .." m'interloquai-je moqueusement de savoir comment la prédiction serait correcte ou non.
"Vient je t'emmène, ça coute 30 000 dongs (1,5 euros)"
...
Nous voilà arrivés à bon port chez la "chiromancienne-cartomancienne-capillocultrice". La coiffeuse d'un cinquantaine de balais était entrain de s'apprèter en s'activant à faire mousser sa propre crinière. (Les coiffeuses jouent souvent à la coiffeuse quand les clients tardent). Par conséquent nous devons patienter au première étage. Après quelques marches j'entends une douce mélodie nasillarde qui annoncait le supplice du karaoké en salle d'attente. Assis par terre, un vieux maigrichon chantonnait des chansons à l'eau de rose auxquelles le parfum du shampoin provenant du rez-de-chaussée amorcait déjà la nausée.
Une demi-heure d'exaspération musicale a suffit pour que je veuille bien croire tout ce qu'on me dit pourvu que la vielle peau deigne estomper sa saudade à la fleur de lotus.
L'angoisse prend feu. Et si le surnaturel existait? Et si j'allais être dénudé par cette inconnue? Et si elle me prédisait vraiment mon inconnu? Et pourquoi je suis ici à vouloir connaître mon avenir? Et qui aurait pu prédire que je vienne au Vietnam me faire prédire ma destinée? Et qui je suis moi, en fait?
L'effet salle d'attente a bien fait fonctionner mon introspection. Juste ce qui faut pour être réceptif aux augures. Juste ce qu'il faut pour que l'énoncé vague puisse prendre un sens et créer espoirs et doutes.
Le chignon arrangée, les jambes croisées, en face de moi la dame me prie de lui montrer mes mains.
"Ah.. ouf, je suis quelqu'un de bien.."
"Je vis loin de mes parents, mais tout le monde m'aime. Même si je suis loin.." Jusque là tout va bien.
"Je veux être indépendant, j'ai un caractère autonome..." Un peu facile pour un expat.
" J'ai peut-être une soeur et un frère. Peut-être plus jeune? non?"
" Je vais monter ma boîte à 30 ans, et je vais me marrier. Elle aura 7 ans de moins que moi et sera française. J'aurai 2 beaux enfants, une fille et un garçon."
" Bien sûr je serai riche."
" Et naturellement je vivrai vieux" mais ça j'ai du temps, on verra plus tard.
...Mais...
" Je vais avoir un accident avec ma moto. Et ce dans les 3 mois à venir!"
"où? à la jambe? Ah bon? ".... merde! c'est sans doute la profécie de la dernière fois lorsque papa est allé voir une diseuse de bonne aventure qui revient! Zut j'y avais échappé la première fois! AHHHHHH !
Bon 1,5 euros, ça fait pas cher le compliment.
En repartant ma secretaire m'interrogea: alors? alors, est-ce vrai? .... ah, bon?... non?...ohh elle est pas très forte pour les étrangers...
Vous désirez un avenir de rêve? Pour les prédire il faut déjà les connaître. Imaginez vous prédire à une vietnamienne de 50 ans ce qui va lui arriver. Lui montrer fermement une carte en croyant dur comme fer que le 7 de pique ne trompe pas, elle va se remarier avec quelqu'un de 7 ans plus jeune qu'elle. Oseriez-vous imaginer ses rêves?
L'expérience ne m'a pas convaincu, mais m'a apporté mieux. J'ai réfléchi à ce que je voulais devenir, et ce que je voulais qu'on me prédise. Elle m'a apporté des envies.
Mais on veut pas trop y croire quand même.
Si c'est bon, on veut bien y croire.
Mais si c'est trop bon, on y croit plus.
Vous désirez un avenir de rêve?
Alors j'ai deux secrets pour vous.
Premier secret:
Allez voir une diseuse de bonne aventure, de préférence Vietnamienne, et de préférence au Vietnam.
Deuxième secret:
Piocher les bonnes cartes...
Nous étions, ma secrétaire et moi, nous tournant les pouces sur le chantier en pleine après-midi, lorsque la mégère commence à me confier qu'il faudrait que j'aille voir une diseuse de bonne aventure que elle y va toutes les 2 semaines. Je lui répond que "non, je n'y crois pas. Je ne vois pas pourquoi mes mains traduiraient l'espèrance de mon compte en banque à dépasser le milliard (nous comptons en Dong bien évidemment), et que je connais déjà la dame de trèfle qui a piqué mon coeur..."
"Mais non mon petit Antoine", elle a pris pour habitude de materner tout le monde depuis sa montée de lait pour sa fillette, " il faut faire le tri dans ce qu'elles annoncent!"
"Ah bon?! ben .." m'interloquai-je moqueusement de savoir comment la prédiction serait correcte ou non.
"Vient je t'emmène, ça coute 30 000 dongs (1,5 euros)"
...
Nous voilà arrivés à bon port chez la "chiromancienne-cartomancienne-capillocultrice". La coiffeuse d'un cinquantaine de balais était entrain de s'apprèter en s'activant à faire mousser sa propre crinière. (Les coiffeuses jouent souvent à la coiffeuse quand les clients tardent). Par conséquent nous devons patienter au première étage. Après quelques marches j'entends une douce mélodie nasillarde qui annoncait le supplice du karaoké en salle d'attente. Assis par terre, un vieux maigrichon chantonnait des chansons à l'eau de rose auxquelles le parfum du shampoin provenant du rez-de-chaussée amorcait déjà la nausée.
Une demi-heure d'exaspération musicale a suffit pour que je veuille bien croire tout ce qu'on me dit pourvu que la vielle peau deigne estomper sa saudade à la fleur de lotus.
L'angoisse prend feu. Et si le surnaturel existait? Et si j'allais être dénudé par cette inconnue? Et si elle me prédisait vraiment mon inconnu? Et pourquoi je suis ici à vouloir connaître mon avenir? Et qui aurait pu prédire que je vienne au Vietnam me faire prédire ma destinée? Et qui je suis moi, en fait?
L'effet salle d'attente a bien fait fonctionner mon introspection. Juste ce qui faut pour être réceptif aux augures. Juste ce qu'il faut pour que l'énoncé vague puisse prendre un sens et créer espoirs et doutes.
Le chignon arrangée, les jambes croisées, en face de moi la dame me prie de lui montrer mes mains.
"Ah.. ouf, je suis quelqu'un de bien.."
"Je vis loin de mes parents, mais tout le monde m'aime. Même si je suis loin.." Jusque là tout va bien.
"Je veux être indépendant, j'ai un caractère autonome..." Un peu facile pour un expat.
" J'ai peut-être une soeur et un frère. Peut-être plus jeune? non?"
" Je vais monter ma boîte à 30 ans, et je vais me marrier. Elle aura 7 ans de moins que moi et sera française. J'aurai 2 beaux enfants, une fille et un garçon."
" Bien sûr je serai riche."
" Et naturellement je vivrai vieux" mais ça j'ai du temps, on verra plus tard.
...Mais...
" Je vais avoir un accident avec ma moto. Et ce dans les 3 mois à venir!"
"où? à la jambe? Ah bon? ".... merde! c'est sans doute la profécie de la dernière fois lorsque papa est allé voir une diseuse de bonne aventure qui revient! Zut j'y avais échappé la première fois! AHHHHHH !
Bon 1,5 euros, ça fait pas cher le compliment.
En repartant ma secretaire m'interrogea: alors? alors, est-ce vrai? .... ah, bon?... non?...ohh elle est pas très forte pour les étrangers...
Vous désirez un avenir de rêve? Pour les prédire il faut déjà les connaître. Imaginez vous prédire à une vietnamienne de 50 ans ce qui va lui arriver. Lui montrer fermement une carte en croyant dur comme fer que le 7 de pique ne trompe pas, elle va se remarier avec quelqu'un de 7 ans plus jeune qu'elle. Oseriez-vous imaginer ses rêves?
L'expérience ne m'a pas convaincu, mais m'a apporté mieux. J'ai réfléchi à ce que je voulais devenir, et ce que je voulais qu'on me prédise. Elle m'a apporté des envies.
lundi 3 septembre 2007
Pyjama party
26 ans que j'attends ça,
voilà c'est fait ma première Pyjama viet party!
A savoir: les femmes vietnamiennes des villes ont troqué l'habit traditionnel pour une mode plus ... comment dire... "fleurie". Ca ressemble à un pyjama, ça a la coupe d'un pyjama, ça a la texture d'un pyjama, mais c'est la tenue des ménagères de 25 à 95 ans. Les greniers de Cholon fournissent des imprimés animant une compétition pour laquelle aura le plus bariolé.
A Saigon, il est de bon ton de porter du fushia avec du marron sur un motif bleu ciel, avec forcément quelque pétales verts de ci de là
L'habit se porte facilement et, très pratique en soirée, se retire très facilement. Malgré ma passion pour les pois, j'ai revêtu ce soir là ma tenue rose d'apparat à petit noeud près du corsage ( ce qui souligne doucement la texture poilue du torse, agrément rare en ces contrées).
Je vous laisse savourer le patchwork.
voilà c'est fait ma première Pyjama viet party!
A savoir: les femmes vietnamiennes des villes ont troqué l'habit traditionnel pour une mode plus ... comment dire... "fleurie". Ca ressemble à un pyjama, ça a la coupe d'un pyjama, ça a la texture d'un pyjama, mais c'est la tenue des ménagères de 25 à 95 ans. Les greniers de Cholon fournissent des imprimés animant une compétition pour laquelle aura le plus bariolé.
A Saigon, il est de bon ton de porter du fushia avec du marron sur un motif bleu ciel, avec forcément quelque pétales verts de ci de là
L'habit se porte facilement et, très pratique en soirée, se retire très facilement. Malgré ma passion pour les pois, j'ai revêtu ce soir là ma tenue rose d'apparat à petit noeud près du corsage ( ce qui souligne doucement la texture poilue du torse, agrément rare en ces contrées).
Je vous laisse savourer le patchwork.
jeudi 2 août 2007
lundi 23 juillet 2007
Derrière mon écran
Derrière mon écran il y a:
- une clim qui souffle de l'air à 23°Celcius créant une once de fraicheur sèche dans ce pays où le linge n'arrive pas à sécher.
- un pot de fleurs avec les jolies orchidées que j'ai achetées hier à 10 centimes d'euros l'unité, qui sont déjà fânées, étranglées par la chaleur.
- mes grosses lunettes façon superstar pour éviter la poussière en moto et pour me la péter grave en bon expat devant les minettes.
- un bruissement éloigné des moteurs de la rue, entrecoupé de vrombissements plus puissant qui finissent par me bercer dans mon lit queen size.
Derrière mon écran il y a:
- la femme qui transpire de la chaleur du bouillon de la soupe et qui me fait à manger tous les soirs pour 10 000 piastres (50 centimes €) mais elle m'anarque à chaque coup avec mon plus grand plaisir.
- la femme vêtue d'un pyjama bariolé de fleurs qui me vend ma baguette de pain à 2000 dongs (10 centimes €) mais qui insiste pour me donner une baguette un jour sur deux,
- son fils qui sommeille dans la chaise longue ses côtés,
- sa mère qui fait toujours le thé,
- sa gand-mère,
- son cousin,
- son échoppe ambulante qui reste toujours au coin de la rue.
Derrière mon écran il y a une famille qui me vend à manger dans la rue, qui me sourie tous les jours dans la rue, et qui dors dans la rue.
- une clim qui souffle de l'air à 23°Celcius créant une once de fraicheur sèche dans ce pays où le linge n'arrive pas à sécher.
- un pot de fleurs avec les jolies orchidées que j'ai achetées hier à 10 centimes d'euros l'unité, qui sont déjà fânées, étranglées par la chaleur.
- mes grosses lunettes façon superstar pour éviter la poussière en moto et pour me la péter grave en bon expat devant les minettes.
- un bruissement éloigné des moteurs de la rue, entrecoupé de vrombissements plus puissant qui finissent par me bercer dans mon lit queen size.
Derrière mon écran il y a:
- la femme qui transpire de la chaleur du bouillon de la soupe et qui me fait à manger tous les soirs pour 10 000 piastres (50 centimes €) mais elle m'anarque à chaque coup avec mon plus grand plaisir.
- la femme vêtue d'un pyjama bariolé de fleurs qui me vend ma baguette de pain à 2000 dongs (10 centimes €) mais qui insiste pour me donner une baguette un jour sur deux,
- son fils qui sommeille dans la chaise longue ses côtés,
- sa mère qui fait toujours le thé,
- sa gand-mère,
- son cousin,
- son échoppe ambulante qui reste toujours au coin de la rue.
Derrière mon écran il y a une famille qui me vend à manger dans la rue, qui me sourie tous les jours dans la rue, et qui dors dans la rue.
jeudi 5 juillet 2007
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