samedi 12 mars 2011

Captive

Il faut pourtant que cela chante

Je ne puis pas n’être qu’un cri

Cette chose en moi violente

Y cherche une faille, une fente

Où passe la mutinerie





Cela me mord à même l’âme

Et me terrasse le sanglot

Cela me brûle sans la flamme

Cela me faut à chaque pâme

Ce mal ne trouve pas de mots



A peine si le cœur fait plainte

Si le rang se permet le bruit

Comme un étranglement de crainte

Comme une cendre mal éteinte

Un bois qui travaille la nuit



Comment voulez-vous que je vive

Par les vents en vain traversé

Les ruisseaux parlent à leurs rives

Il est permis que les captives

Pleurent du moins le ciel passé



Je sens monter à mon visage

Une pourpre de l’incendie

Je suis assiégé d’images

Qui quêtent musique et langage

Et la splendeur du malheur dit



Donnez-moi le chant des fontaines,

Murcie où sont les soirs si doux

Majorque et les îles lointaines

Avec leurs barques incertaines

Les barrages devers Cordoue



Le pré d'argent près de Séville

larmoisent autour d'Alméria

et les monts comme un jeu de quille

Sur les collines de jonquilles

d'où Grenade s'agenouilla



Ce pays de mille couronnes

Où le marbre est peint du Coran

La terre à l'homme s'abandonne

et fait lever des anémones

Sur les pas bleus des conquérants



Un monde à mourir se décide

Les paons, dans la cour aux lions

Courent criant comme au suicide

La fin du Royaume nasride

Et leur fausse rébellion



Ecoutez pleurer en vous-même

Les histoires du temps passé

Le grain terrible qu'elles sèment

Mûrit de poème en poème

Les révoltes recommencées.

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