jeudi 1 mai 2008

Etre blonde

Les « hot toc » (= enleveurs de cheveux) sont nombreux et diversifiés à Ho Chi Minh.

Pour 15 000 VND la coupe avec lavage gratuit des oreilles à la mini balayette. Bien évidemment à ce prix pour avoir pignon sur rue, il faut travailler … dans la rue et retirer « le pignon » quand les flics arrivent.

L’alternative à 60 000 VND c’est mon voisin : haut capilliculteur spécialisé en coloration de cheveux noirs, et par la même en décoloration. Il teste lui-même ses produits par un magnifique banc d’essai multicolore sur son cuir chevelu. Autour de lui ses 6 assistantes escortent les clients en arrière salle pour le lavage-massage des touffes déjà coupées ; oui car ici on lave après la coupe. Mais que c’est rasoir d’être allongé, le crâne pétri pendant une heure par une ignare qui se sent obligée à chaque fois de m’énoncer les 4 phrases d’anglais qu’elle débite à tout les blancs : « where do you come from ? how old are you ? have you got a girlfriend ? me no. » Alors durant ce temps je rêvasse. Je m’imagine lui demander une coloration noire, me faire brider les yeux au Centre Médicale Internationale par François-xavier, apprendre le vietnamien en 1 minutes pour pouvoir enfin lui dire : « arrête de frotter au même endroit tu m’irrites ». Mais non cette masturbation crânienne n’a pas fait jaillir un seul mot de vietnamien qui eut pu me permettre d’interrompre poliment ses gratouillis. Je me suis levé et suis retourné en salle pour le séchage. Mais là…

La coupe n’était pas finie. Enfin, presque. Devant la réussite de son beau dégradé de ma nuque, le coiffeur veut immortaliser l’instant. 4 téléphones portables sont dégainés : devant , derrière, les côtés. Pendant cette interminable séance photo mon cuir chevelu à commencer à se transformer ! Il me semblait devenir blond. Moi, là, à poser en souriant bêtement, incapable de prononcer une parole réceptible. Mon QI chuta parallèlement à la décoloration spontanée, tandis que mon coiffeur continuait à couper pour être photographié en pleine action. Et les photos continuaient, et le coiffeur coupait, et mes cheveux blonds raccourcissaient jusqu’à… ce qui continue un peu trop. Et voilà, un trou au bout de la raie de mon crâne.

Je vous assure qu’être blonde au Vietnam, il faut le vouloir.

2 commentaires:

cloé a dit…

commentaire attendu: des photos du trou?

Perrine a dit…

hello chouchou, à quoi la belle blonde en photo ??
Tu sais que je rafolle eds belles blondes.

Chouchounette