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Merci à tous ceux qui sont venus, merci aux autres que j'ai invités, merci à Micheal pour avoir réservé le coin VIP pour 3 personnes, merci à Adam et Val pour mon dernier solo - fut-il le meilleur?- merci pour cette expérience forte.
Les 15 prochaines minutes sont à nous. Une foule de 400 personnes se condense au bout du tapis rouge de
La plaisir de trinquer avec Thom Thom, groupe rock Franco-cambodgien, l’honneur d’essuyer un refus poli de AC&M, un vrai boys band viet supracélèbre avec groupies en arrière scène, le bonheur d’écouter Chouchen musique bretonne aux sonorités vietnamiennes, et la postérité dans le Vietnam News, journal local.
Mamie était tellement ridée qu’avec ses yeux bridés on ne voyait plus son iris. On aurait dit qu’elle souriait tout le temps, mais en fait elle chiquait du bétel ce qui la faisait grimacer.
Maman partait travailler à 17h quand je rentrais : elle était « collecteuse ». Aujourd’hui son métier a disparu ; les éboueurs sont arrivés. Des fois elle ramenait des petites merveilles usagées qui trônaient à côtés de mon oreiller. Mon lit en bois était aussi celui de maman et de ma jeune sœur même si on n’avait pas besoin de se tenir chaud la nuit.
Aujourd’hui j’habite en banlieue à 30 minutes de métro du centre dans un appartement à loyer modéré. J’ai mon propre lit pas toujours propre, mon ordinateur, mon frigo, mon four à micro-onde, bref l’indispensable pour survivre avec des soupes pho déshydratées. Dans le coin de la pièce, la photo d’identité de mamie sur fond bleu ciel brille dans le mini autel des ancêtres acheté chez Big C. Papa n’est plus livreur chez Guido mais il continue de dormir sur sa moto.
Il m’arrive de penser en anglais toute la journée tellement le Vietnamien disparaît. Même dans la tête d’une petite secrétaire comme moi.
Demain est un jour très important pour mois, je vais à Nha Trang pour le concours de Miss Vietnam. Je représente Ho Chi Minh Ville, alors j’emporte mon plus belle Ao Dai ; le blanc avec des roses brodées. Ca fait un peu écolière mais le jury craque à chaque fois avec ma peau bronzée.
Dans le taxi qui m’emmène à l’aéroport je rêvasse du temps passé : la fin du parti unique en 2010, les JO d’Ho Chi Minh de 2016, la dévaluation du dong, mon premier copain français... Mais je viens de passer devant la palissade verte sur Nguyen Huu Canh et… le Manor 2 n’est toujours pas construit.
Mon voisin me dit : « Lève les bras ! C’est comme ça qu’on danse sur du hardrock ! » Lui et sa copine en escarpin assistent pour la première fois à un concert en pleine air au milieu de 3000 personnes. La foule est complètement statique sauf quelques bras qui remuent. Mais quand le chanteur, après 10 minutes passées noyer dans ses cheveux, s’approche enfin du micro et HUUURRRRLLLE ses tripes, les pré-pubères vietnamiens en quête de rebellions ne peuvent contenir leurs pulsions. Alors tous les bras se lèvent. La frénésie des poings tendus libère un instant du joug parental. Alors on gueule tout ce qu’on a dans la gorge ! …mais avec les jambes bien raides, tout est bien statique, aucune bousculade, les gens sont bien rangés avec un entraxe de 70cm par personne. Surtout pas de cohue. C’est donc une dance hardrock anti-anarchique que mon acolyte tente de m’apprendre.
Et puis je suis là, moi, hilare. Je pense qu’il est de mon devoir d’apprendre le pogo à mes camarades de danse à bras. Tout d’abord je sautille sur place en levant alternativement les mains ; « fais comme moi ! » il sautille dubitatif. Ensuite je saute suivant la pulsation, et puis je tente le contact avec les coudes en avant. « Le démon satanique du hard a investi son corps ! » pensent-ils. Il me faut une bonne heure pour provoquer un premier pogo avec une dizaine de boutonneux. Les autres ne comprennent pas. Et puis quelque chose craque. Les jambes commencent à bouger. Les racines sous les pieds de mes voisins se fissurent. La violence du rock détruit les conventions, éclate la promiscuité réglée en un chaos de contacts. On se fait pas mal, pour la première fois on se rentre dedans sans raison, avec un sourire qui excuse la sueur et la boue projetée. Une déraison passagère libératrice, un vice momentané, des douleurs expiatrices (c’est pas trop bouddhiste ça, je crois).
Et puis un journaliste immortalisa la scène, un grand merci à ses personnes qui risquent leur vie pour témoigner du présent !
Si votre secrétaire est vietnamienne et qu’elle utilise excel, si vous ne pouvez lire le vietnamien et que
Je regarde posément les 2 pages de calculs aboutissant à son commentaire puis la fixe de mes yeux globuleux d’incompréhension. She says : « the net is 360 000 $ but the gross is special
Ah ya pas à dire ça sert un ingé français.
Les « hot toc » (= enleveurs de cheveux) sont nombreux et diversifiés à Ho Chi Minh.
Pour 15 000 VND la coupe avec lavage gratuit des oreilles à la mini balayette. Bien évidemment à ce prix pour avoir pignon sur rue, il faut travailler … dans la rue et retirer « le pignon » quand les flics arrivent.
L’alternative à 60 000 VND c’est mon voisin : haut capilliculteur spécialisé en coloration de cheveux noirs, et par la même en décoloration. Il teste lui-même ses produits par un magnifique banc d’essai multicolore sur son cuir chevelu. Autour de lui ses 6 assistantes escortent les clients en arrière salle pour le lavage-massage des touffes déjà coupées ; oui car ici on lave après
La coupe n’était pas finie. Enfin, presque. Devant la réussite de son beau dégradé de ma nuque, le coiffeur veut immortaliser l’instant. 4 téléphones portables sont dégainés : devant , derrière, les côtés. Pendant cette interminable séance photo mon cuir chevelu à commencer à se transformer ! Il me semblait devenir blond. Moi, là, à poser en souriant bêtement, incapable de prononcer une parole réceptible. Mon QI chuta parallèlement à la décoloration spontanée, tandis que mon coiffeur continuait à couper pour être photographié en pleine action. Et les photos continuaient, et le coiffeur coupait, et mes cheveux blonds raccourcissaient jusqu’à… ce qui continue un peu trop. Et voilà, un trou au bout de la raie de mon crâne.
Je vous assure qu’être blonde au Vietnam, il faut le vouloir.
A jouer à garer ma moto devant chez moi, j’ai commis une faute grave : la laisser sans surveillance.
Chaque moto vietnamienne doit être surveillée, ce qui implique un système de ticket à l’entrée de chaque parking permettant de contrôler la restitution du véhicule. Ce système de Giu Xe (=garage) avec des tarifs vers les 3 000 dongs (~12 centimes €) rémunère énormément de petits emplois. Décomposons le système qualité garage Vietnam, ou le taylorisme communiste :
Une première personne note 2 fois la plaque d’immatriculation sur le petit coupon que je perds tout le temps. Une seconde personne découpe le coupon puis en agrafe la moitié sur la bécane, et donne l’autre au conducteur. Enfin une troisième prend l’argent (quand il n’y a pas une quatrième qui te rend la monnaie). S’ajoute à cela le gestionnaire des casques, les gestionnaires de vérification de billet à la sortie…
Bref.
Je me retrouve piéton et cycliste dans Ho Chi Minh. Je décide d’aller porter plainte à
Après consultation de mon entourage, il y a une chance de revoir ma moto. Disons 30% de chance. Mais… il faut payer. Ainsi j’ai rédigé l’annonce susdite, telle une disparition de chat, que je vais aller distribuer ce soir autour de chez moi, en espérant entendre des miaulements mafieux prochainement.
J’aime le lait dans le café
Un p’tit peu sucré
Du lait concentré
Avec beaucoup de glace
Alors faut bien le touiller
Ce petit café
Si puissant café
Troi oi qu’est c’que ça fait classe
Ca Phê glacé
Que j’aime le lait dans le ca phé.
Boire à p’tites gorgées
Pour pas dégueuler
A moins que tu perd’ la face
Savourer, se régaler
A mêm’ la chaussée
Au karaoké
Ou avant que l’on me masse
Que j’aime le lait dans le ca phé.
De se faire mâter
Avec une peau bronzée
Telle café lait et glace
Plus facile pour draguer
Les jeunes prostituées
Ou les p’tites mémés
Tant qu’c’est pas trop dégueulasse
Ca Phê glacé
Que j’aime le lait dans le ca phé.
Le 15 décembre 2007: Révolution à Saigon!
Les cheveux ne voleront plus librement sous la brise grisante des mobylettes. Fini les noires ondulations fluides des crinières aux montures motorisées. Fini le sèche-cheveux des matins précipités. Fini l'inconscience des soirées arrosées non casquées. L'Etat paternaliste a enfin pris une sage décision : port du casque obligatoire.
Et en une nuit le paysage urbain a changé à jamais.
S'en suivit le port du chapeau+casque, de la casquette+casque, casque de chantier, casque+chapeau chinois, casque de chantier+chapeau pointu... puis vinrent les casques de moto en forme de casquette, les casques de moto en forme de chapeau muguet. Puis vint le moment des chiffres.
Le nombre de décès par traumatisme crânien suite à un accident de la route a augmenté depuis l'application de
L'art du bonzaï existe bien ici. Un quartier de Hanoï s'y consacre avec la pisciculture des poissons rouges.
Gilles m'a confié que depuis son arrivée, sa rue qui comptait seulement 4 voitures au début, il dénombre actuellement 17! (en 6 mois!) BOOM économique! (mais qui consomme de plus en plus d'essence).
Espérons que les automobiles rendent la circulation moins mortelle, mais ne vous inquiétez pas les crash test sont fait dans les règles de l'art.
Traduction du sourire vietnamien en smileys :
:) = : /
:) = 8 - !
:) = :^ )
: D = :)
On dit qu’un visage rond comme la lune est un canon de beauté,
On dit que la lune nous sourit tout le temps,
On dit qu’il suffit de décrocher un sourire pour avoir la lune,
Mais c’est vrai! Chuuut !! sur sa face cachée la lune a des oreilles.
"Le rire n'est jamais gratuit: l'homme donne à pleurer mais prête à rire." Desproges.
Donc proportionnellement ils sont plus grands.
Les grands nains sont donc au Vietnam. Ce qui est quand même extrêmement rare.
Bon j'arrête mon humour nul, c'est petit de ma part, place au reality-comte de fée. (il faut cliquer là)
"Bon petit, aujourd’hui je vais t’apprendre le métier.
A ta moto, tu seras plus fidèle qu’à ta femme.
Ta moto, tu la bichonneras comme un bébé Vietnamien que t’aurais adopté.
Sur ta moto tu dormiras, tu mangeras et tu travailleras (un peu).
Et surtout, sur ta moto tu attendras au coin de la rue."
La chaleur mouillée exalte et transporte les odeurs comme si le vide humide était plein d’invisibles aérosols parfumés.
Ballons de lavande, bulle de thym, boule de romarin… senteurs prégnantes de notre gastronomie (ou de nos chaussettes) dont les volutes nous chatouillent les nez, pourraient bien paraître rebutantes aux petits pifs vietnamiens.
Pour comprendre il suffit de transposer la scène qui suit.
Elle, accroupie au milieu de ses denrées odorantes disposées à même le trottoir, à suffoquer de la brise chaude expulsée des moteurs alentours,
La petite vendeuse de durian attend protégée des infâmes effluves noires grâce à son bouclier anti-puanteur répandu sur son trottoir.
Son étale stratégiquement positionnée au feu rouge, la guirlande de motos stationne en flamand rose.
Ses yeux ne comptent plus, tandis que les motards scrutent le décompte du feu.
Je lâche mon frein et j’inspire une bonne bouffée de gaz carbonique avant de reprendre mon apnée.
Croisement de regard.
J’échange un sourire niais dont j’ai le secret, quand tout à coup…
Mes abondants poils de nez m’annoncent de la présence d’un corps étranger à proximité.
Ma mine déconfite par l’odeur infecte comparable aux fragrances diffusées par l’arrière-train de mon chien. (Pardon Caramelle mais c’est vrai, tu flatules).
Elle, sourire d’incompréhension : comment se peut-il que mes fruits ne le fassent fantasmer ? Comment mes arômes aiguisés ne séduisent-ils pas à ce bel éphèbe occidental ? Succombera-t-il un jour au virus de l’intense plaisir caché sous ces piques verts ?
Ballons de vomi, bulles de putois, boules d’égouts …
L’apprentissage du goût est incroyablement régional… et même familial.
Notez le choix subtil du fond rose allié à la police rouge ... Kitsch à souhait de bonne année