Elles nous incitent à idéaliser ce que nous apprécions, et à diaboliser ce que nous détestons, elle nous font croire que la beauté ou la laideur sont inhérentes aux êtres et aux choses, ce qui crée un divorce croissant entre ce qu'ils sont en réalité et la façon dont ils nous apparaissent.
e n v'i'e' ' ' '
dimanche 8 mai 2016
lundi 27 octobre 2014
lundi 1 septembre 2014
Duel = bataille Ego, Soi ?
Le concept de non-dualité fait référence à l'effacement total de l'ego qui laisserait place à l'amour inconditionnel, à la fusion complète avec le tout (ou le rien, selon les traditions). L'ego est ce qui pousserait les êtres humains à occulter le Soi par l'identification au corps, à l'histoire personnelle. Par opposition, l'âme serait cette énergie d'amour infinie présente en tout homme qui lui permet de vivre sa divinité et de conscientiser des dimensions invisibles et abstraites du monde. C'est dans cette opposition égo/âme que réside la dualité. Transcender cette dualité permet d'accéder au bonheur et à l'amour de soi inconditionnel7.
Non-oui Oui-non 1=0 0=1
« Ce monde est supporté par un dualisme, celui de l'existence et de la non-existence. Mais quand on voit avec juste discernement l'origine du monde tel qu'il est, "non-existence" n'est pas le terme qu'on retient. Quand on voit avec juste discernement la cessation du monde tel qu'il est, "existence" n'est pas le terme qu'on retient. » (Kaccayanagotta Sutta)
vendredi 29 août 2014
Ici
Le premier instant est celui du réveil de la conscience dans l’expérience, n’importe laquelle.
En effet, l’expérience ordinaire ne se présente pas comme un flux continu, mais comme une succession de pensées, de perceptions, d’actes, de désirs, de conjectures, de jugements… Or, chacune de ces expériences commence par un pur acte de prise de conscience de soi. Prise de conscience de soi non comme corps, comme apparence ou comme Untel, mais comme pure conscience identique à la totalité des univers possibles. Le tout premier instant de chaque expérience est prise de conscience émerveillée de soi, extase parfaite. En effet, la conscience crée des objets et des situations instant après instant. Mais elle ne peut créer une nouvelle expérience sans se libérer de la précédente et sans revenir à sa plénitude.
Le point clef de la pratique est donc de s’exercer à prendre conscience de ces instants intermédiaires, de ces moments atemporels de pure conscience, de pur élan. Nous nous identifions aux contenus, aux objets de l’expérience, mais entre chaque expérience, nous revenons à notre vraie nature libre.
mardi 3 juillet 2012
Symphony Mountain
Avez-vous quelquefois, calme et silencieux,
Monté sur la montagne, en présence des cieux ?
Était-ce aux bords du Sund ? aux côtes de Bretagne ?
Aviez-vous l’océan au pied de la montagne ?
Et là, penché sur l’onde et sur l’immensité,
Calme et silencieux, avez-vous écouté ?
Voici ce qu’on entend : — du moins un jour qu’en rêve
Ma pensée abattit son vol sur une grève,
Et, du sommet d’un mont plongeant au gouffre amer,
Vit d’un côté la terre et de l’autre la mer,
J’écoutai, j’entendis, et jamais voix pareille
Ne sortit d’une bouche et n’émut une oreille.
Ce fut d’abord un bruit large, immense, confus,
Plus vague que le vent dans les arbres touffus,
Plein d’accords éclatants, de suaves murmures,
Doux comme un chant du soir, fort comme un choc d’armures
Quand la sourde mêlée étreint les escadrons
Et souffle, furieuse, aux bouches des clairons.
C’était une musique ineffable et profonde,
Qui, fluide, oscillait sans cesse autour du monde,
Et dans les vastes cieux, par ses flots rajeunis,
Roulait élargissant ses orbes infinis
Jusqu’au fond où son flux s’allait perdre dans l’ombre
Avec le temps, l’espace et la forme et le nombre.
Comme une autre atmosphère épars et débordé,
L’hymne éternel couvrait tout le globe inondé.
Le monde, enveloppé dans cette symphonie,
Comme il vogue dans l’air, voguait dans l’harmonie.
Et pensif, j’écoutais ces harpes de l’éther,
Perdu dans cette voix comme dans une mer.
Bientôt je distinguai, confuses et voilées,
Deux voix dans cette voix l’une à l’autre mêlées,
De la terre et des mers s’épanchant jusqu’au ciel,
Qui chantaient à la fois le chant universel ;
Et je les distinguai dans la rumeur profonde,
Comme on voit deux courants qui se croisent sous l’onde.
L’une venait des mers ; chant de gloire ! hymne heureux !
C’était la voix des flots qui se parlaient entre eux ;
L’autre, qui s’élevait de la terre où nous sommes,
Était triste ; c’était le murmure des hommes ;
Et dans ce grand concert, qui chantait jour et nuit,
Chaque onde avait sa voix et chaque homme son bruit.
Or, comme je l’ai dit, l’océan magnifique
Épandait une voix joyeuse et pacifique,
Chantait comme la harpe aux temples de Sion,
Et louait la beauté de la création.
Sa clameur, qu’emportaient la brise et la rafale,
Incessamment vers Dieu montait plus triomphale,
Et chacun de ses flots, que Dieu seul peut dompter,
Quand l’autre avait fini, se levait pour chanter.
Comme ce grand lion dont Daniel fut l’hôte,
L’océan par moments abaissait sa voix haute,
Et moi je croyais voir, vers le couchant en feu,
Sous sa crinière d’or passer la main de Dieu.
Cependant, à côté de l’auguste fanfare,
L’autre voix, comme un cri de coursier qui s’effare,
Comme le gond rouillé d’une porte d’enfer,
Comme l’archet d’airain sur la lyre de fer,
Grinçait ; et pleurs, et cris, l’injure, l’anathème,
Refus du viatique et refus du baptême,
Et malédiction, et blasphème, et clameur,
Dans le flot tournoyant de l’humaine rumeur
Passaient, comme le soir on voit dans les vallées
De noirs oiseaux de nuit qui s’en vont par volées.
Qu’était-ce que ce bruit dont mille échos vibraient ?
Hélas ! c’était la terre et l’homme qui pleuraient.
Frères ! de ces deux voix étranges, inouïes,
Sans cesse renaissant, sans cesse évanouies,
Qu’écoute l’Éternel durant l’éternité,
L’une disait : nature ! et l’autre : humanité !
Alors je méditai ; car mon esprit fidèle,
Hélas ! n’avait jamais déployé plus grande aile ;
Dans mon ombre jamais n’avait lui tant de jour ;
Et je rêvai longtemps, contemplant tour à tour,
Après l’abîme obscur que me cachait la lame,
L’autre abîme sans fond qui s’ouvrait dans mon âme.
Et je me demandai pourquoi l’on est ici,
Quel peut être après tout le but de tout ceci,
Que fait l’âme, lequel vaut mieux d’être ou de vivre,
Et pourquoi le Seigneur, qui seul lit à son livre,
Mêle éternellement dans un fatal hymen
Le chant de la nature au cri du genre humain ?
Hugo , 1829
samedi 12 mars 2011
Captive
Il faut pourtant que cela chante
Je ne puis pas n’être qu’un cri
Cette chose en moi violente
Y cherche une faille, une fente
Où passe la mutinerie
Cela me mord à même l’âme
Et me terrasse le sanglot
Cela me brûle sans la flamme
Cela me faut à chaque pâme
Ce mal ne trouve pas de mots
A peine si le cœur fait plainte
Si le rang se permet le bruit
Comme un étranglement de crainte
Comme une cendre mal éteinte
Un bois qui travaille la nuit
Comment voulez-vous que je vive
Par les vents en vain traversé
Les ruisseaux parlent à leurs rives
Il est permis que les captives
Pleurent du moins le ciel passé
Je sens monter à mon visage
Une pourpre de l’incendie
Je suis assiégé d’images
Qui quêtent musique et langage
Et la splendeur du malheur dit
Donnez-moi le chant des fontaines,
Murcie où sont les soirs si doux
Majorque et les îles lointaines
Avec leurs barques incertaines
Les barrages devers Cordoue
Le pré d'argent près de Séville
larmoisent autour d'Alméria
et les monts comme un jeu de quille
Sur les collines de jonquilles
d'où Grenade s'agenouilla
Ce pays de mille couronnes
Où le marbre est peint du Coran
La terre à l'homme s'abandonne
et fait lever des anémones
Sur les pas bleus des conquérants
Un monde à mourir se décide
Les paons, dans la cour aux lions
Courent criant comme au suicide
La fin du Royaume nasride
Et leur fausse rébellion
Ecoutez pleurer en vous-même
Les histoires du temps passé
Le grain terrible qu'elles sèment
Mûrit de poème en poème
Les révoltes recommencées.
Je ne puis pas n’être qu’un cri
Cette chose en moi violente
Y cherche une faille, une fente
Où passe la mutinerie
Cela me mord à même l’âme
Et me terrasse le sanglot
Cela me brûle sans la flamme
Cela me faut à chaque pâme
Ce mal ne trouve pas de mots
A peine si le cœur fait plainte
Si le rang se permet le bruit
Comme un étranglement de crainte
Comme une cendre mal éteinte
Un bois qui travaille la nuit
Comment voulez-vous que je vive
Par les vents en vain traversé
Les ruisseaux parlent à leurs rives
Il est permis que les captives
Pleurent du moins le ciel passé
Je sens monter à mon visage
Une pourpre de l’incendie
Je suis assiégé d’images
Qui quêtent musique et langage
Et la splendeur du malheur dit
Donnez-moi le chant des fontaines,
Murcie où sont les soirs si doux
Majorque et les îles lointaines
Avec leurs barques incertaines
Les barrages devers Cordoue
Le pré d'argent près de Séville
larmoisent autour d'Alméria
et les monts comme un jeu de quille
Sur les collines de jonquilles
d'où Grenade s'agenouilla
Ce pays de mille couronnes
Où le marbre est peint du Coran
La terre à l'homme s'abandonne
et fait lever des anémones
Sur les pas bleus des conquérants
Un monde à mourir se décide
Les paons, dans la cour aux lions
Courent criant comme au suicide
La fin du Royaume nasride
Et leur fausse rébellion
Ecoutez pleurer en vous-même
Les histoires du temps passé
Le grain terrible qu'elles sèment
Mûrit de poème en poème
Les révoltes recommencées.
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